La deuxième année de bébé

Passer la crise des deux ans avec patience et sérénité

Le fait que leur enfant de deux ans essaie d’imposer sa volonté génère beaucoup de stress chez certains parents. Toutefois, cette étape tumultueuse de la vie est indispensable à son développement. Voici la meilleure façon pour les parents de réagir face à ces crises de colère et à ce comportement entêté.

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L’essentiel en bref

  • En se comportant de cette façon, les enfants en pleine crise ne cherchent pas à énerver leurs parents. Lorsqu’ils font un caprice, ils sont tout simplement submergés par certaines émotions telles que la colère et le désespoir, qu’ils n’arrivent pas forcément à canaliser eux-mêmes.
  • Faire preuve d’une grande compréhension face à un enfant en pleine crise des deux ans ne signifie toutefois pas qu’il faille tout accepter.
  • Conseil important: des compromis peuvent parfois aider à sortir de cette situation.

Phase d’opposition: quand l’enfant se met-il à dire non?

Phase du développement de l’enfant où il s’oppose à l’adulte à tout bout de champ, la phase d’opposition débute quand votre progéniture commence à se percevoir comme une personne autonome, généralement vers l’âge de 18 mois. Si cette étape peut se poursuivre jusqu’à six ans environ, elle atteint toutefois son point culminant vers trois ans. À ce stade, la volonté de l’enfant est déjà bien affirmée, mais il est encore dépendant d’autrui pour beaucoup de choses, et cela est logiquement source de frustrations.

Combien de temps dure la phase d’opposition chez le jeune enfant?

Cette étape tumultueuse de la vie est indispensable au développement de l’enfant. Elle constitue un pas important vers son autonomie. Il apprendra petit à petit à canaliser ses émotions et à ne pas toujours réagir par des crises de colère. 

Pourquoi mon enfant s’énerve-t-il apparemment sans raison?

Même si le comportement de votre enfant paraît dénué de sens, il s’explique parfaitement. Votre bambin a en effet franchi une étape importante de son développement: il a compris qu’il était une personne autonome et dotée d’une volonté propre. Malheureusement, toutes ses idées ne peuvent pas être mises en pratique. Il veut ainsi enfiler son t-shirt mais pas son pull-over, ou grimper sur le toboggan alors que son bras est encore trop court pour atteindre le prochain échelon; le bonnet dont il veut se couvrir les oreilles n’arrête pas de remonter sur sa tête, et alors qu’il rêve de s’emparer des beaux jouets colorés du magasin, maman répète sans cesse de ne pas y toucher. Autant de bonnes raisons – estime l’enfant – de se mettre en colère.

Quelle étape de son développement franchit un jeune enfant durant la phase d’opposition?

Un enfant de seulement deux ans qui s’oppose aux adultes est vite perçu comme difficile. Il est pourtant tout à fait normal qu’un bambin de cet âge veuille faire ses propres choix et essaie de les imposer par les moyens à sa disposition. Il est même important qu’il commence à avoir ses propres idées et souhaite les réaliser. Tout cela montre qu’il est en train de devenir plus autonome. C’est pourquoi la phase d’opposition est aussi une phase d’autonomie. «L’enfant se rend compte qu’il peut influer sur son environnement. Et parce qu’il est curieux, il veut tout essayer», explique Brigitte Saurenmann, conseillère en éducation, pédagogue sociale et animatrice PEKiP.

Est-ce que mon enfant le fait exprès?

S’il va sans dire que le bambin peut agacer profondément ses parents par ses accès de colère, ce n’est pourtant pas son objectif. Les enfants ne cherchent pas à énerver leurs parents. Brigitte Saurenmann: «Une réaction d’opposition n’est pas un comportement conscient de l’enfant.» Les enfants sont bien plutôt submergés par une avalanche d’émotions négatives pendant cette phase de leur évolution, qu’ils ne savent pas réguler à cet âge. Durant leurs sautes d’humeur, ils font face à certaines émotions telles que la frustration, la colère ou le désespoir.

Faut-il céder lors des crises et laisser l’enfant imposer sa volonté?

Le conseil de Brigitte Saurenmann: même si cela n’est pas toujours facile, faites preuve de compréhension face aux émotions de votre enfant: «Je sais que tu veux aller regarder les jouets du supermarché, et que tu es très déçu-e parce que je t’en empêche.» Mais se montrer tolérant ne signifie pas qu’il faille approuver ces crises de colère et toujours le laisser agir à sa guise. Car, en fin de compte, il existe de bonnes raisons pour freiner ses ardeurs. Si vous ne voulez ou ne pouvez pas céder à votre enfant, vous pouvez lui expliquer pourquoi: «Tu as bien assez de jouets à la maison. Si tu veux, nous jouerons ensemble avec ta pelle mécanique tout à l’heure.»

De bonnes stratégies pour bien passer la crise des deux ans

1. Garder son calme
Inutile de jeter de l’huile sur le feu, il vaut mieux rester calme. En d’autres termes, vous devriez éviter de le harceler de paroles ou de vouloir le ramener à la raison. À deux ans, un bambin est encore bien trop jeune pour comprendre tout cela. Quant aux parents, ils perdront moins facilement leurs moyens en sachant que leur enfant ne cherche pas à les énerver. Il finira bien par se calmer. Il ne faut surtout pas se laisser influencer par le regard des autres. Seul le propre point de vue compte. Si votre enfant vous donne des coups de pied et vous tape, tenez-lui les mains et dites-lui gentiment: «Arrête, je ne veux pas que tu me frappes, ça me fait mal», explique Susanna Fischer, conseillère en éducation et directrice du cabinet de médecine familiale Stadelhofen à Zurich

2. Montrer l’exemple
Dans ce cas, montrer l’exemple signifie ne pas se mettre aussi en colère lorsque l’enfant est en pleine crise. Des paroles telles que «Je ne jouerai de nouveau avec toi que lorsque tu te seras excusé(e)» mettront encore davantage l’enfant en colère et mèneront à des rapports de force inutiles. Trouver un compromis permet parfois d’avancer: «Bon, tu veux à tout prix enfiler ce t-shirt? C’est d’accord, si tu le portes avec ce pull-over chaud.» – «Tu veux qu’on dessine ensemble? Je n’ai pas le temps maintenant. Mais après le souper, on peut faire un beau dessin ensemble.» C’est ainsi que votre bambin apprendra que même s’il ne peut pas toujours agir à sa guise, il est pris au sérieux. Il comprendra alors qu’il n’est pas en danger, même en cas de conflits. «Papa et maman sont à mes côtés, même si nous ne sommes pas toujours d’accord.

3. Évacuer sa colère de manière contrôlée
Que faire lorsque la colère monte? Vous pouvez montrer à votre enfant ce qu’il peut faire pour gérer sa colère. Le bambin apprendra ainsi à réguler ses émotions. On trouvera très certainement un coussin dans la chambre d’enfant sur lequel le petit pourra se défouler, ou alors un seau dans lequel il pourra crier lorsqu’il est en colère

Photos: Getty Images

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